samedi 5 novembre 2011

Un Poulet aux prunes qui ne tourne pas au vinaigre...

Bonjour, 

Je sors tout juste du cinéma et en profite pour mettre à l'écrit mon impression à chaud sur le film que je suis allé voir : Poulet aux prunes. En voici la bande-annonce :


Sorti le 26 Octobre 2011, réalisé par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, ceux à qui l'on doit également Persepolis, avec Mathieu Amalric et Edouard Baer et sur une bande originale composé par Olivier Bernet (également compositeur pour Persepolis). C'est une adaptation filmique d'une bande dessinée de Marjane Satrapi sortie en 2004. Le film reçu 11 nominations et le coup de coeur du jury lors de la 6e édition du festival "De la page à l'image" en 2011.
L'histoire se déroule à Téhéran en 1958. Nasser Ali Khan, un des violonistes plus célèbre de son époque, qui, depuis que son violon a été brisé, instrument qui fut pendant des années à l'essence de sa musique, cherche un nouveau violon pour le remplacer. Désespéré lorsqu'il réalise qu'aucun de ceux qu'il essaie ne pourra remplir cette tache, et perdant ainsi son gout pour la musique, il décide de rester dans son lit et d'attendre la mort. Il va alors se remémorer tous les moments de sa vie avant qu'Azraël, l'ange de la mort, ne vienne lui enlever la vie. Il découvrira de cette manière que ce qui était à l'origine de sa musique provient d'un amour perdu il y a bien longtemps mais qui a demeuré dans son esprit pendant toutes ces années et qu'il n'a jamais oublié.

Les deux réalisateurs de Persepolis signent ici un nouveau film dans le cadre de la ville de Téhéran, capitale de  l'Iran. Le film démarre sur un plan aérien d'une rue de la ville, accompagné par la voix-off d'Edouard Baer. L'histoire se met en place, centrée sur le personnage de Nasser Ali, musicien désespéré et profondément mélancolique, fumeur et père irresponsable. Après les 15 premières minutes du film qu'on sent long à démarrer, la place est laissée aux flash-back à répétition, qui aurait pu plomber très sérieusement le film s'il n'avaient pas été maîtrisés avec brio par des réalisateur désireux de faire de celui-ci un puzzle auquel les pièces s'ajoutent une à une, formant ainsi une superbe intrigue, pleine de poésie et de musique. 
On passe du rire au larmes grâce à une juste mesure entre le burlesque et le tragique, la frontière entre les deux semblant presque disparaître. Les réalisateurs jouent sur l'air, le vent ou la fumée à l'image pour emporter le spectateur dans une histoire où l'Amour est tragiquement perdu et où les choix amènent à un destin triste et funeste. On traite de relations familiales difficiles, relation entre frères, frère et soeur, père et fille, père et fils, mère et fils ou encore mari et femme, passant en revue chacune d'elles et portant ainsi les personnages à s'entrechoquer les uns avec les autres. Tout ceci est servi sur un lit de romance, de musique et de poésie qui touche, qui émeut. (On notera également l'originalité de la voix-off d'Edouarb Baer qui nous raconte toute l'histoire du musicien, de la même manière qu'il avait raconté celle de son personnage dans Mensonges et Trahisons.)
On déplore cependant certains points non aboutis, un léger goût de "pas assez" par endroits du fait que le film partent un peu dans tous les sens et passe donc très vite sur certains aspects. Dommage également pour un démarrage un peu lent pour le Poulet aux prunes, le préchauffage au four embaumant cependant la salle d'une délicieuse odeur par la suite. 

On sort tout de même enchanté par le film, tant sa beauté et sa poésie laisse sans voix, et on reste pendant le générique de fin pour apprécier les dernières minutes d'une superbe B.O. toute au violon, histoire de digérer un poulet qui fut fort délectable.

Keep the faith,
Adi Clay.

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